Vélib'

Comme nous avions décidées de permettre toutes les langues dans ce blog, me voilà en français puisqu'ils s'agit d'un sujet bien français: les nouveaux vélos à Paris. Et ça fera travailler le français d'Eide :-)
Depuis la mi-juillet, quelques 10.000 vélos repartis sur 750 bornes sont disponibles à la location dans toute la ville. Ce projet est en ligne avec le souhait du maire de Paris Bertrand Delanoë, de rendre la ville plus agréable et plus vivable, de diminuer la part des voitures (à quand le péage londonnien?). Je n'ai pas encore essyé ces vélos moi-même, malgré la borne située juste en bas de mon immeuble mais cela n'empêche; on a une opinion sur tout, n'est-ce pas?
Le concept est plutôt bon: l'abonnement coute 29 € à l'année (1 €/ jour ou 5 € la semaine), la première demi-heure est gratuite. Les vélos sont moches et apparemment assez lourds, mais équippés de trois vitesses et d'un panier pour les sacs à main ou les caniches qui viennent juste de marquer la borne avec une nouvelle crotte. La mairie a successivement ajouté des voies cyclables ça et là qui sont bien évidemment ignorées par la cible qui préfère rouler sur la route. Et voilà le problème: un Parisien ne sait pas rouler un vélo! Techniquement oui, il est bien capable de faire avancer l'engin mais les règles de base de la conduite d'un vélo sont entièrement inconnues. Ce qui rend la chose plutôt dangereuse. Un collègue a essayé un vélib' l'autre jour. "C'était drôle, me dit-il, j'avais tendance à regarder dans mon rétro alors qu'il y en avait pas. Ca fait tout bizarre de ne pas voir ce qui se passe derrière." Eh oui, un vélo n'est pas une voiture et en conséquence on n'a pas besoin de se soucier de questions de sécurité routière. Logique. Donc, le Parisien sur son Vélib' emprunte les mêmes routes qu'en voiture - quitte à ce que ce soit le rond-point de l'Etoile (bon, là je n'ai pas de preuve mais j'en ai vu sur le rond-point de la Nation). Ajoutons à cela le goût prononcé du non-respect du code de la route (un feu rouge est une option, pas une obligation), l'ignorance complète des règles du bon conducteur de vélo (sortir le bras correspondant pour signaler aux automobilistes qu'on veut tourner à droite ou à gauche...ce qui n'est pas de leur faute. Personne a pris la peine de les communiquer. On se souci plus des excès de vitesse sur les vélos *??*), bref, ça promet!

Ceci étant dit, il y a malheureusement des chances que cette initiative s'essouffle rapidement. Les premiers vélos sont taggués en bas de chez moi (un quartier très calme, plutôt résidentiel), il sembleraît qu'allieurs, ces vélos seraient perçus comme une intervention de l'état et sont en conséquence rejetés et détruits comme toute intervention du coté de l'administration.

Bref, j'aime l'idée que Paris puisse devenir un peu moins pollué et que les gens se rendent compte de la petite taille de la ville qui permet parfaitement d'échanger la voiture contre un vélo. Le tout dans le cadre d'une politique aux traits écolo, ce ne serait pas trop mal (qui aurait cru que je devienne une écolo??? A quand la paire de Birkenstock???). Parlant de ça, ils ont commencé à installer des poubelles avec un couvercle jaune pour les déchets récyclables. On est loin des 4 poubelles par foyer en Allemagne - surtout vu l'inscription en bas du mode d'emlpoi: "en cas de doute, jetez vos déchets dans les poubelles habituelles". A leur pace, je n'aurais que des doutes ;-) En Allemagne, l'inscription serait à peu près la suivante: "En cas de doute, une brochure est à votre disposition. Imprimée sur du papier 100% recyclé, vous pouvez la commander auprès de la mairie pour la maudique somme d'1,50 €" Le tout accompagné de la mention que tout non-respect obligera à payer une amende fofaitaire de 150 €.
Bon, sur ces pensées comparatives je me lance dans mon travail *gasp*, ce soir c'est jour d'essai vélib. Je prendrais des photos...